samedi 11 septembre 2010

Michel BILLON, un roulier luxembourgeois en Vendée à la fin du 18e

Michel BILLON a été baptisé le 27 novembre 1755 en l'église Saint-Pierre, à Izel [1], paroisse alors comprise dans l'archidiocèse de Trèves, duché du Luxembourg, comté de Chiny. Fils de Jean BILLON et d'Anne RENESON, il eût pour parrain Michel BILLON, fils de Guillaume BILLON [2], de Pin [3], et comme marraine Marguerite RENESON, de Jamoigne, sa tante maternelle.

Le 27 avril 1783, il se faisait délivrer par le vice-curé de la paroisse un extrait baptistaire, sans doute en vue de son mariage avec Magdeleine CRUMOYS (alias CRUMOIS, + 9.10.1811), fille de René Gabriel CRUMOYS (+ avant 1775), cabaretier à Puybelliard (Vendée), et de Jeanne GUILLEBAUD.

A cette époque, âgé de 28 ans, et déjà installé à Chantonnay (Vendée), il achète dans la salorge de Puybelliard un demi boisseau de sel " mesure rase de Brouage " pour la provision de sa famille.

Sa position sociale s'élevant au fil des ans, ses concitoyens (" manants, habitants et collecteurs de la paroisse ") lui font suffisamment confiance pour qu'en juin 1790, à l'occasion de l'un de ses voyages à Fontenay-le-Comte, ils le chargent de régler au Bureau de la Recette des Finances, la somme de 414 livres " à compte des impositions de ladite paroisse, pour l'année 1788 ".

Ses affaires ayant continué à prospérer, , il se fait délivrer le 31 mai 1792 par les administrateurs du Directoire du District de La Châtaigneraie " une Patente Supérieure, pour avoir le droit d'exercer toute profession quelconque, sans aucune exception, pendant le cours de l'année 1792 ".

La Révolution - aux idées de laquelle il adhère sans doute - va toutefois le contraindre à se réfugier quelques années en Charente-Inférieure, tout en continuant son activité dans une région qu'il connaît fort bien. Vers fin août 1793, il quitte en effet Chantonnay pour s'installer à Marans.

C'est un homme de 5 pieds 5 pouces, aux cheveux et sourcils rougeâtres, aux yeux bleus, visage et menton ronds, front découvert, portant parfois une barbe elle aussi rougeâtre, qui va pendant plus de deux ans arpenter le sud de la Vendée pour le compte des Bleus, à partir de Marans vers Gemme-La-Plaine, Hermine-sur-Semagne, Fontenay, Nalliers ou Luçon.

Ses déplacements sont consignés sur deux documents qui ont été conservés :

Un certificat précédent étant déjà rempli, il se fait délivrer à Gemme-La-Plaine, le 7 floréal an II (27 avril 1794), un laissez-passer signé de GIRARDEAU et TAUPIER, agents municipaux, afin que leurs " frères d'armes " puissent lui prêter aide et assistance en cas de besoin. Puis il se rend au Comité de Surveillance Révolutionnaire de la commune pour indiquer qu'il part à Marans. Il y est reçu par RIVALLAND, secrétaire, qui y appose son visa.
Ce ne sont pas moins de 28 signatures qui figurent sur ce document et notamment celles de BONTEMPS, BORDET, François OUVRARD, BONNIN, LANGLOIS,OLLIVIER, CAMOIN président, à Marans ; J. BLANC à La Rochelle ; " BIALU jeune, présidant " à Gemme ; GENDREAU, notable à Nalliers ; BIDAL à Fontenay ; BARRE à Luçon ; H. LEPINE…

Un nouveau laissez-passer lui est délivré à Gemme-La-Plaine, le 7 fructidor an II, par BORGLETEAU et CLERJEAUD, officiers municipaux, et GIRARDEAU, agent municipal, pour qu'il puisse se rendre à Marans. Parmi les nouvelles signatures apposées sur ce document, on relève celles de CHARRIER, maire de Nalliers, BOUET, officier municipal de Gemme-La-Plaine, de ROSSIGNOL à Luçon, de GAUTIER, BROCHET l'aîné, LAMBERT secrétaire à Marans ou encore de MARTINEAU, notable à Hermine-sur-Semagne.

Le 25 floréal an IV, Michel BILLON était toujours domicilié à Marans.

Après la Révolution, il reviendra en Vendée, s'installera au pays de son épouse et deviendra, comme l'avait été son beau-père, aubergiste à Puybelliard.

Son fils, Jean Michel BILLON (°29.9.1788), conscrit de la classe 1808, aurait du faire partie de la levée des 80.000 hommes des classes 1807 à 1812 inclus, ordonnée par le décret impérial du 4 avril 1813 en vue de la Campagne d'Allemagne, s'il ne s'était pas marié le 3 février 1813 avec Antoinette CRUMOIS. Comme son père, il exercera la profession de roulier à Puybelliard [4].

[1] Actuellement dans le Luxembourg belge, dans le Semois, entre Ardenne et Gaume.
[2] Le 17 novembre 1759 est née à Izel, Jeanne Marie BILLON, fille de Guillaume BILLON (° c.1731 + av 1781) et d'Elisabeth GOFFINET (X 1756), et petite-fille d'autre Guillaume BILLON. Jeanne Marie BILLON (+26 juin 1801 à Izel) épousera en 1781 Jean VERTON. Dont descendance.
[3] Pin et Jamoigne sont deux villages jouxtant Izel, non loin de l'opulente abbaye d'Orval, celle-ci proche de la frontière franco-belge (an nord de Montmédy).
[4] Dans le fonds BERNARD-BILLON, coté 58 J aux Archives de la Vendée, plusieurs documents concernent cette famille et couvrent la période 1755-1851. 







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