mardi 8 janvier 2019

L'inconnu au parapluie CAPEL de La Roche-sur-Yon (Vendée)


     Le mardi 21 août 1894, vers 7 heures du soir, un inconnu décédait à Olonne-sur-Mer (Vendée), dans la forêt de l'Etat, à deux cent cinquante mètres du lieu-dit La Forgerie, écart habité non loin du village de La Grivière.
   
     Le lendemain, 22 août 1894, à 6 heures du matin, se présentaient en mairie pour déclarer son décès, Zacharie LE QUELLEC, brigadier de gendarmerie à La Chaume, et Constant MAIRAND, cultivateur au village de La Gervière (alias Grivière). Bien que l'acte indique que les comparants ont trouvé le cadavre, c'est sans doute MAIRAND qui avait découvert le corps et informé le poste de gendarmerie le plus proche.

     La rédaction de l'acte fournit de nombreuses précisions sur le défunt : l'inconnu a environ 30 ans (donc né vers 1864), fait 1 m 70, ses cheveux et sourcils sont châtains, son front est découvert et large; il a un nez moyen, une grande bouche, un menton rond et un visage plein ainsi qu' une moustache châtain-clair " pas bien forte ".
     Son visage porte trois cicatrices anciennes qui " paraissent être le résultat d'une chute " : l'une, sur le milieu du front, partant de droite à gauche, légèrement oblique ; une autre sur l'arcade sourcilière gauche et la troisième, sur la racine du nez.
     Il est vêtu d'un veston et d'un petit gilet en "cheriotte " bleue, d'un pantalon en étoffe à raies presque unies et de couleur bleu-foncé, d'une chemise en coton blanc, cravate de soie blanche à nœud. Il est coiffé d'un feutre noir dit melon. Il est chaussé de souliers bas, vernis et à lacets. Il porte à l'annulaire de la main gauche une bague en or " à tête avec brillant.

     L'acte de décès (AdV, vue 58/146) précise également qu'il est " décédé par suite de suicide sans doute ". Il est vraisemblable qu'il ait été trouvé pendu. On apprendra par la suite que l'inconnu avait à dessein fait disparaître toutes marques sur ses vêtements pour ne pas être identifié. Mais il avait oublié qu'il avait un parapluie plutôt neuf qui fut retrouvé non loin de son cadavre. A l'intérieur se trouvait l'adresse d'un marchand, H. CAPEL, à La Roche-sur-Yon. Cette découverte fit l'objet d'un entrefilet publié dans le numéro 151 du journal L'Avenir et L'Indicateur de la Vendée du 5 septembre 1894 (AdV, vue 412/606) :
 



      L'étiquette retrouvée devait porter un cachet comme celui-ci :



     A l'époque des faits, le magasin situé à La Roche-sur-Yon, 14 Place d'Armes (actuelle Place Napoléon), à l'enseigne " Au Grand Paraverse ", était depuis deux années la propriété d'un auvergnat, fabricant de parapluies, Pierre dit Hippolyte CAPEL, né à Cros de Montvert (Cantal), le 16 décembre 1852.
 

Pierre H. CAPEL (vers 1922)


     Toutefois il n'est pas certain que le parapluie ait été acheté dans son magasin car, en tant que fabricant, il commerçait en gros avec de nombreux marchands, certains spécialisés en parapluies et souvent originaires d'Auvergne, comme Jean GELLY aux Sables d'Olonne.

     On ne sait pas si l'enquête de gendarmerie a pu aboutir à l'identification du défunt ; en tout cas, aucun éventuel jugement de rectification de l'acte de décès n'a été transcrit sur les registres d'état civil d'Olonne-sur-Mer, au moins jusqu'au 31 décembre 1903.
 

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