vendredi 20 juin 2014

François Ulysse FISSE (1896-1971) chasseur alpin aux 28e, 13e et 14e B.C.A. en 14-18



             François Ulysse FISSE est né le 16 mai 1896 à Cirès, canton de Luchon, en Haute-Garonne) (vue 137/161). Il est le fils de François Vincent FISSE, 35 ans, cultivateur, et de Thérèse COMET[1], 36 ans, ménagère, tous deux décédés avant 1916.
            Soldat de la classe 1916 au recrutement de Saint-Gaudens, il porte le matricule 135 (Archives, vues 218 et 219/844). Il vit alors à Cirès, sans tuteur.

            Il fait la campagne contre l’Allemagne du 13.4.1915 au 20.9.1919 :
            - au 142e Régiment d’Infanterie le 12.4.1915,
            - au 28e Bataillon de Chasseurs Alpins le 4.11.1915,
            - au 13e Bataillon de Chasseurs Alpins le 24.1.1916 (Note n° 1076 du 24.1.1916. G.C (comme skieur).
            - au 14e  Bataillon de Chasseurs Alpins le 1.11.1916 (décision inconnue), que commandera Alfred Paul Victor HUMBEL (Saumur 24.8.1873 – Paris 10e 4.4.1956) à partir du 21 août 1918.


Alfred Paul Victor HUMBEL (1873-1956)

            Le 8 octobre 1917, sur une carte des environs de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne), François FISSE écrivait à son copain de guerre, Louis PLACES  - alors en permission à La Roche sur Yon (Vendée) - qui avait suivi le même parcours que lui dans les trois bataillons de chasseurs alpins : «  Bien Cher ami, reçois un bonjour de Luchon et une cordiale poignée de main de ton meilleur copain. Je tiens bon ; le secteur est tranquille et bien organisé ».






            François FISSE est cité à l’Ordre du 31e Corps d’armée, n° 286 du 18.9.1918 : « Jeune chasseur très courageux et d’un dévouement à toute épreuve. Le 26.8.1918, lors de l’attaque fortement organisé et tenu par l’ennemi s’est trouvé pendant la progression, entrainé par son ardeur, loin en avant de sa section accompagné seulement de deux de ses camarades et en butte à un fort parti ennemi, l’a résolument attaqué à la grenade le terrorisant par son audace, a ainsi contribué à la capture de vingt prisonniers et deux mitrailleuses ».
            Ce fait d’armes  s’est déroulé pendant le combat connu sous le nom de « Prise du Bois Croisette » qui eût lieu à environ un kilomètre à l’est de Goyencourt (Somme) et dans lequel s’illustra notamment la 1ère compagnie du 14e B.C.A et qui lui vaudra, le 3.10.1918, une citation à l’ordre de l’Armée (Ordre Général n° 142 de la Première Armée).
           
Photo non datée de la 1ère section de la 1ère compagnie du 14e Bataillon de Chasseurs Alpins sur laquelle figure peut-être François FISSE.
(Louis PLACES est assis par terre entre les deux officiers en vareuses sombres, celui de gauche pourrait être le capitaine Georges ROBERT et celui de droite le lieutenant DURAND)


Bien que ni datées ni localisées, les deux photos ci-dessous de chasseurs de la 1ère compagnie du 14e B.C.A pourraient bien avoir été prises en octobre 1918, après la citation de la compagnie à l’ordre de l’Armée. Il est fort probable que François FISSE figure sur l’une d’elles. Si vous pouvez le reconnaître ou identifier d’autres chasseurs, d’avance je vous remercie de me le faire savoir.

(Louis PLACES est, sur la seconde rangée du bas, le deuxième sur la droite)



Le capitaine Emmanuel Louis Marie ARTHUS ( ° Tours 21.12.1891 -vue 306/346 -, + 4.10.1975 Toulon)  , dans son ouvrage intitulé « Prise du Bois Croisette (Somme) par la 1ère compagnie du 14e Bataillon Alpin de Chasseurs à pied - 26 août 1918 - » paru en 1938 à Paris, aux Editions Berger-Levrault, cite d’ailleurs à deux reprises François FISSE (pages 41 et 42) qui, avec le sergent FARA et le chasseur KERDYLES «  règlent rapidement le sort d’un groupe qui s’agitait autour d’une mitrailleuse lourde ».
En annexe à son récit très détaillé, celui qui n’était alors que le lieutenant ARTHUS  fournit une liste de 136 hommes ayant pris part à cette action, indiquant toutefois en nota-bene : « Cette liste, établie à grand peine, n’est certainement pas complète ».
Concernant François FISSE, il précise (page 75) qu’il a été « blessé le 6 octobre 1918 à La Ferme Bellecourt (Aisne) » lors d’un des sanglants combats menés pour la conquête de la ligne Hindenburg, au nord-de Saint-Quentin. Sa fiche matricule note en effet qu’il a été « blessé le 7.10.1918 à Saint-Quentin (Aisne) : plaie face extérieure cuisse droite par éclat d’obus ».
            Classé « inapte pour deux mois » par la Commission de réforme de Grenoble du 8.2.1919 pour blessure par éclat d’obus cuisse droite, cicatrisation très récente ».
            - Passé au 14e Escadron du Train le 13.2.1919 (du G.G.M de Lyon),
            - Passé au 20e Escadron du Train le 5.5.1919,
            - Réformé définitivement le 15.9.1939.

            Médaille Militaire (Décret du 3.2.1960. J.O des 24, 25, 26, 27.2.1960, page 1773).

            François FISSE est décédé le 19.8.1971 à Lannemezan (Hautes-Pyrénées).






[1] Appelée Pierrette COURET lors du recrutement  de son fils.

mardi 17 juin 2014

Trois cousins RENOLLEAU du Bourg-sous-La-Roche, morts en 1914-1918




Les trois cousins RENOLLEAU du Bourg-sous-La-Roche (Vendée)
 Morts pour la France en 1914-1918




L'église du Bourg sous La Roche (Vendée) au début du XXe siècle


Alphonse Louis RENOLLEAU, né le 20.12.1895 au Bourg sous La Roche, fils de Constant Louis RENOLLEAU (1870-1950) et de Marie Eugénie Augustine BUCHET (1871-1947).

    Matricule  2402 de la classe 1915 (vue 778/893), il est incorporé au 137e Régiment d’infanterie le 15.12.1914. Passé aux Armées, au  147e RI le 1.2.1915, il est considéré comme disparu à Tahure (Marne) le 31 octobre 1915. Son décès a été fixé à ce jour par jugement déclaratif  rendu le 26.7.1921 par le Tribunal de La Roche sur Yon, transcrit le 15.8.1921 sur les registres d'Etat-Civil du Bourg sous La Roche. Mort pour la France.

     On lui décerna la Croix de Guerre et la Médaille Militaire.

     Son nom  figure sur le Monument aux Morts du Bourg sous La Roche.

     N.B : il était le frère de Louis Auguste Léopold RENOLLEAU (1898-1918) et le cousin germain de Pierre Auguste Louis Sylvestre RENOLEAU (1898-1918).

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     Louis Auguste Léopold RENOLLEAU, né le 31.12.1898 à La Roche sur Yon, fils de Constant Louis RENOLLEAU (1870-1950) et de Marie Eugénie Augustine BUCHET (1871-1947).

     Matricule 2270 de la classe 1918. Soldat de 2e classe au 265e régiment d'infanterie, il fut tué à l’ennemi le 18.10.1918 à Arnes, près de St Clément, dans les  Ardennes.

      On lui décerna la Croix de Guerre et  la Médaille Militaire.

      Son nom  figure sur le Monument aux Morts du Bourg sous La Roche.

     N.B : il est le frère d’Alphonse Auguste Léopold  RENOLLEAU (1895-1915)  et le cousin germain de Pierre Auguste Louis Sylvestre RENOLEAU (1898-1918).

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Pierre Auguste Louis Sylvestre RENOLEAU est le seul fils issu du mariage de Jean Pierre Marie RENOLEAU (frère de Constant Louis RENOLLEAU) et de sa seconde épouse, Marie Ursule NAUD. Il est en outre le dernier des huit enfants  Ursule NEAUUrsuleUqu'a eu Jean RENOLEAU (dont sept de son second mariage).
Il est né au Bourg-sous-la Roche le 31.12.1898, au domicile de ses parents qui exerçaient la profession de boucher.
Son père qui l'a présenté en mairie, le soir, vers 6 heures, était âgé de 42 ans ; sa mère avait 43 ans. Il était accompagné d'Auguste BIZET, 41 ans, et de Pierre MORNET, 29 ans, tous deux instituteurs et demeurant au Bourg-sous-la Roche. Ils signèrent l'acte, ce que ne fit pas Jean RENOLEAU, celui-ci " ayant dit ne savoir signer ".

Pierre passe le Conseil de Révision en 1917 (Inscription sous le n°244 de la liste du canton de La Roche sur Yon et classé dans la 3e partie de la liste).La photo ci-dessous le montre, le dernier à droite de la seconde rangée, légèrement joufflu, avec ses camarades, sous le drapeau de la classe 1918, sur les marches du théâtre municipal de La Roche sur Yon.

La Classe 1918. La Roche sur Yon (Vendée)

 Mobilisable en 1918, il figure sous le numéro matricule de recrutement 2269.         Sa fiche matricule porte comme profession : boucher. On sait en effet, par des correspondances qui lui ont été adressées par son beau-frère, Ernest LOGEAIS, époux de sa sœur Florentine RENOLEAU, que dès novembre 1914, à l'âge de 16 ans, il vivait chez eux, 39 rue des Sables, à La Roche sur Yon, comme "1er commis boucher". Il avait sans doute été mis alors en apprentissage, apportant également une aide non négligeable en l'absence d'autres commis, mobilisés.
 Devançant sa mobilisation, il s'engage volontairement pour quatre ans, le 2 janvier 1917 à la mairie de La Roche sur Yon, au titre du 3ème régiment d'artillerie à pied (3e RAP).
Il arrive au corps le 5 janvier et est immatriculé sous le n° 9139. Ce régiment est alors en partie à Cherbourg (Manche) d'où il écrit le 21 mars 1917.
Puis il est affecté,  le 29 mai 1917, au 81e régiment d'artillerie lourde (matricule 13035) alors à Versailles.





            Pour " vols militaires ", Pierre est condamné le 7 décembre 1917, par le 3e Conseil de Guerre de              Paris, à un an de prison avec sursis. 
 Le 10 décembre 1917, Pierre est affecté au 115ème régiment d'artillerie lourde (matricule 10360) dont le dépôt est à Nîmes (Gard). Le 16 décembre 1917, il y est déjà, mais à l'hôpital 89 bis, 16 rue Bessonet : 




Pierre est réformé temporairement n° 2 par la Commission de Réforme de Nîmes (Gard) du 27 février 1918, pour " péritonite bacillaire; mauvais état général " et rayé du contrôle du corps le lendemain (28 .2.1918), puis à nouveau par la Commission de Réforme de La Roche sur Yon du 14 juin 1918 (loi du 17 août 1915), sa famille, compte tenu de son état, ayant pris la décision d'aller le chercher à Nîmes et de le ramener en Vendée.Il sera reconnu comme ayant fait la Campagne contre l'Allemagne du 5 janvier 1917 au 28 février 1918 (Intérieur).

                                            Pierre RENOLEAU est décédé le 5 juillet 1918, à La Roche sur Yon, 39 rue des Sables,                      au domicile de sa sœur, Florentine RENOLEAU, épouse d'Ernest LOGEAIS. Il n'avait que 19                              ans. Il a été inhumé dans le cimetière du Bourg-sous-La-Roche, très certainement dans la                                  concession à perpétuité  qui porte le n° 10 du massif 28.

  Il est inscrit sous le nom de " RENOLLEAU Pierre "  sur le Monument aux Morts du Bourg sous La Roche.

N.B : il était le cousin germain de d’Alphonse Auguste Léopold  RENOLLEAU (1895-1915)  et de son frère, Louis Auguste Léopold RENOLLEAU (1898-1918)